« Testas », entre la terre rouge d’Afrique et le ciel bleu de Nice…

La formidable exposition de Maurice Maubert, TESTAS, se tient en ce moment à la galerie Parvillé

« Testas » est une série de têtes, donc (mais pas que), dessinées d’un geste libre, compulsif, voire automatique au sens surréaliste du terme, celui d’un plasticien mû par un élan immémorial.

L’affinité avec l’Afrique y est évidente, mais ce n’est ni « à la manière de », ni « sous l’influence de ». Cette parenté réside dans l’esprit ; elle découle d’un même souffle primitif, le terme étant ici pris dans son acception la plus noble.

Les « arts » africains ne sont pas, in fine, africains en ce qu’ils incarnent l’expression la plus directe, la plus essentielle qui soit ; ils sont universels. De la même manière, les masques de Maurice Maubert ne relèvent ni d’une esthétique africanisante, ni de ce que l’on classe sous l’étiquette arts premiers. C’est le travail très actuel d’un artiste soucieux de renouer avec rien de moins que l’inconscient universel, ce socle commun à nous tous, cette matrice originelle. Pour cet homme qui tend « vers le Sud », cette rencontre s’accomplit quelque part entre la terre rouge d’Afrique et le ciel bleu de Nice.

Et il y a aussi du Picasso et du Matisse là-dedans, deux adeptes de la mythologie méditerranéenne — chez l’un, la simplification extrême des formes, chez l’autre, l’éclat des couleurs du Sud, sans oublier ces motifs végétaux disséminés çà et là, qui évoquent les découpages du maître de Cateau-Cambrésis…

Au cœur de ce carrefour de civilisations, Maurice Maubert nous invite à méditer sur ce qui unit les peuples, au-delà des crispations contemporaines — y compris ces procès en appropriation culturelle ! — : l’expression la plus élémentaire de notre humanité commune.

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