Alexandra Allard © Serendipity Studio Nice
Patrick Moya dans son atelier à Nice © avril 2021 Serendipity Studio pour www.artworks.city

Artiste conceptuel à l’imagerie baroque, Patrick Moya est décidément un cas à part* non seulement dans l’Ecole de Nice à la quelle on le rattache parfois (c’est selon l’humeur de l’historien) mais aussi dans l’art contemporain hexagonal. L’artiste précoce né à Troyes trace depuis une cinquantaine d’année une carrière prolifique et foisonnante, fuyant tour à tour toute étiquette ou tout mouvement. Si son œuvre est aujourd’hui plus que jamais insaisissable, c’est parce qu’il remet en question la notion même de l’artiste et ce au profit de son œuvre. Très tôt séduit par le champ des possibilités qu’offraient les nouveaux médias, il s’approprie d’abord la télévision en tant que fascinante boîte à images et médium de diffusion des contenus, virtuels avant la lettre. L’aboutissement de ce processus qu’il a entamé dès ses années de formation à la Villa Arson à Nice, se concrétise depuis une quinzaine d’année dans Second Life, cette plateforme virtuelle où l’usager peut s’inventer une vie parallèle. C’est à travers son avatar, cette attachante figure rondelette, mi-Pinocchio mi-Peter Pan, devenue iconique dans la culture populaire, que Moya investit corps et âme sa « deuxième vie ». La « Moya Land » qu’il a concoctée de toute pièce dans le programme informatique offre à ce démiurge workoholic tous les outils pour satisfaire son appétit créateur d’ogre.

Interview exclusive doublée d’une performance live réalisées dans l’atelier de l’artiste, la Villa Eros, qui, avec son ambiance d’un réjouissant gothique-pop demeure, elle-même, une œuvre d’art totale et immersive.

*Le cas Moya, exposition organisée en 2017 à la Galerie Lympia par le département des Alpes-Maritime

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