du 25 juin au 1er août 2020

Tous les jours du 14h30 à 18h30

Galerie Depardieu

6 rue du docteur Jacques Guidoni
Nice, 06000

« Les tromperies dominantes de l’époque sont en passe de faire oublier que la vérité peut se voir aussi dans les images. »

– Guy Debord, Panégyrique, tome second, 1997

L’ouvrage « Pas perdus », dont cette exposition rend en partie compte, est à la fois un livre photographique et une anthologie littéraire.

Jean Yves Cousseau a composé cette anthologie à partir d’une liste de 63 auteurs – de Dante à Cocteau – que lui a confiée en 1987 Guy Debord, théoricien de l’« Internationale situationniste ». Ce potlatch lui échut en retour de « Lieux d’écrits » qu’il venait de publier et de lui offrir ; cet ouvrage, tant photographique que littéraire, fut élaboré autour de 39 écrivains ayant séjournés à Paris ou en Île-de-France.

Cher Jean-Yves,
Je te remercie pour Lieux d’écrits, et si je ne t’avais pas encore dit tout le bien que j’en pense, c’est parce qu’il est évidemment mieux d’en parler de vive voix. […]
Voici, pour ton volume II, une liste de 60 noms (+3). On peut donc prévoir du déchet. J’ai mis en capitales une vingtaine de noms qui, en cas de moindre succès, pourraient faute de mieux constituer un « indispensable complément », pour corriger « l’injustice » de la première liste des 39. […]
Amitiés. Guy

Cette liste d’écrivains, malencontreusement égarée dans les méandres de la vie nocturne parisienne, fut retrouvée par Jean Yves Cousseau, après la mort de Guy Debord, dans sa correspondance, laquelle venait d’être intégralement publiée aux éditions Fayard.
Les « morceaux choisis » qu’il propose dans « Pas perdus » dialoguent avec ses photographies. Allusives, jamais illustratives, celles-ci livrent dans leurs formes les plus diverses, des plus « classiques » aux plus « iconoclastes », son propre passage à travers ces trente dernières années. Noir et blanc ou couleur, argentiques ou numériques, coloriées ou imprimées, préservées ou oxydées, l’assemblage de ces différents états photographiques, comme celui des images et des textes, nous révèlent des perspectives temporelles multiples.

Si ce foisonnement, ce métissage, traduisent la seule chose commune à toute vie, l’incessante alternance de clairs et d’obscurs menant à l’inéluctable issue, je ne sais pourquoi l’on serait plus difficile avec un assemblage protéiforme qu’avec une oeuvre monolithique, si ce n’est pour se rassurer.

En recomposant les traces photographiques disparates qu’il en a conservées, Jean Yves Cousseau non seulement dévoile les chemins de traverse qu’il a empruntés mais rend sensibles les mutations qu’il a accomplies durant ce temps écoulé entre sa rencontre avec Guy Debord et la gestation de son ouvrage. Cette « assez courte unité de temps » – biographique – répond à un très grand nombre d’années – historique –, la pérennité littéraire conversant avec le momentané photographique, l’Histoire faisant écho au vécu singulier.

 

Courtesy Galerie Depardieu

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Interview réalisée avec Christian Depardieu, gérant de la galeriste portant son nom, située à Nice, le 20 juin 2020.

Galerie Depardieu

6 rue du docteur Jacques Guidoni
06000 Nice – France
Horaire : Du lundi au samedi de 14h30 à 18h30 Entrée libre

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