Nasreddine Bennacer, artiste plasticien vivant et travaillant à Paris, expose à la Galerie Depardieu, Nice du 12 mars au 11 avril. “Sous la mer les mots” présente un ensemble d’oeuvres protéiformes qui se situent entre peinture, sculpture, installation et art conceptuel avec des sous-textes géopolitiques d’une brulante actualité… Une interview exclusive artWorks!
artWorks ! : Nasreddine Bennacer, comment vous définissez-vous ?
Nasreddine Bennacer : Je suis artiste plasticien. Autodidacte. Je suis arrivé en France au début des années 90 après avoir obtenu une maîtrise d’Economie à l’Université d’Alger. J’exerce depuis à Paris en tant qu’artiste et restaurateur d’arts-graphiques.
AW : Parlez-nous de cette nouvelle exposition niçoise.
NB : En effet, je reviens à la Galerie Depardieu avec une exposition, « Sous la mer les mots », qui est la continuité d’une précédente exposition itinérante « Journeys into the Future through the Sea of the Past » qui est passée à Nice il y a deux ans.
Ici, le visiteur entre dans la galerie qui est plongée dans une ambiance sous-marine, et retrace le parcours périlleux des migrants. L’exposition est ainsi ponctuée de pièges invisibles, d’hameçons en verre suspendus, représentant les innombrables ruses qui influencent nos choix au quotidien. Elle est également marquée par une série de peintures illustrant des messages laissés par les victimes anonymes de cette traversée ; des messages lancés à la mer et qui remontent à la surface comme des bulles, comme un dernier cri d’aide.
Le visiteur entre dans la galerie qui est plongée dans une ambiance sous-marine, et retrace le parcours périlleux des migrants.
AW : Ce qui anime, de l’intérieur, votre vie d’artiste ?
NB : Les émotions fortes m’inspirent, telles que les injustices, les conditions humaines. Je n’exprime que 10% de l’émotion qui bouillonne à l’intérieur de moi.
AW : Comment êtes-vous devenu artiste ?
NB : J’ai toujours dessiné et aimé dessiner ce que je pouvais observer. En tant qu’enfant, je réalisais également des installations dans ma chambre avec tout ce qui pouvait se trouver. En revanche, il ne m’a jamais été possible d’effectuer des études à l’Ecole des Beaux Arts d’Alger, cela était mal vu par la famille et l’entourage. C’est en quittant l’Algérie au début de la décennie noire et après l’obtention de la maîtrise en Economie en 1989/1990, que j’ai pu enfin réaliser mon rêve : pouvoir dessiner, et m’exprimer par des oeuvres d’art.
AW : Comment expliquez-vous le côté multi-technique, multi-expression de votre travail ?
NB : De part une curiosité maladive et un côté très manuel, j’ai toujours exploré une multitude de techniques. Je suis en recherche constante de la technique la plus adaptée, la plus pertinente, ou de nouveaux supports pour exprimer cette émotion qui bouillonne en moi. Ainsi, la répétition et le manque de diversité m’ennuient réellement.
L’exposition est ponctuée de pièges invisibles, d’hameçons en verre suspendus, représentant les innombrables ruses qui influencent nos choix au quotidien.
AW : Ce travail a déjà été exposé précédemment dans d’autres galeries. Où pouvons-nous retrouver cette exposition prochainement ?
NB : En effet, une partie des oeuvres a pu être exposée à Beyrouth, Marseille. Sachant que cette exposition est une extension de la précédente, je suis toujours en quête de nouvelles salles, de galeries, pour étendre l’exposition, et rajouter de nouvelles pièces. Mais d’autres projets sont également à venir, à Bombay ou encore à New York.
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