Nouvelle exposition de la Galerie Municipale Lou Babazouk à Nice : du 28 janvier au 29 mars 2020 : Richard Roux-Giuge (artiste-plasticien) et Valérie Cheno (sculpteur).

par Janaka Samarakoon pour artworks! | 13/02/2020
© 2020 Janaka Samarakoon pour artworks!

C’est une exposition “hybride”, née de la complicité et la complémentarité de deux artistes : l’un plasticien, l’autre sculpteur. Dans cette exposition à quatre mains, où deux un,ivers se conjuguent, les surfaces planes d’un côté, aux formes volontairement aplaties, contrastent avec les sculptures en ronde-bosse de l’autre. Le langage de l’un, rappelant l’esprit facétieux et la simplicité d’un pop art, extraverti, se confronte à celui de l’autre, issu d’un monde halluciné, introverti.

Richard Roux-Giuge avance un art tourné sur la culture populaire et la publicité alors que Valérie Cheno nous propose une esthétique recroquevillée sur l’inconscient qu’elle sonde pour en ramener des formes que sculptent nos angoisses les plus enfouies.

Les sculptures de Valérie Cheno sont des êtres que l’on ne saurait nommer. De lointains cousins mutants d’araignées, de coccinelles ou d’autres chauve-souris, non sans évoquer des  formes anthropomorphes plus ou moins abouties, comme arrachées trop tôt au four du Grand Créateur… Ces figures-là, comme appartenant à une forme de vie déchue, semblent sortir tout droit des entrailles d’un monde subconscient. Ils s’élancent ensuite dans notre monde avec une légèreté inattendue pour nous fasciner et effrayer à la fois. Diverses références s’y entremêlent : des mondes imaginaires d’un Tolkien — dont la sculpteur dévorent les livres avec une fascination sans bornes —, aux figures réduites à leur stricte essence d’un Giacometti, sans oublier l’iconographie hallucinée d’une Germaine Richier… Mais au-delà de ce télescopage avec l’oeuvre de ces illustres aînés, la singularité d’une technique s’impose ; celle qui procure une légèreté aérienne à la pesanteur du fer. C’est, selon l’intéressée, le fruit plus oui moins calculé de fusions plus ou moins réussies des métaux plus ou moins compatibles entre eux… 

…de lointains cousins mutants d’araignées, de coccinelles ou d’autres chauve-souris, sans oublier certaines formes anthropomorphes plus ou moins abouties, comme arrachées trop tôt au four du Grand Créateur…

Les panneaux en grand format de Richard nous servent alors de boucliers contre cet assaut de nos peurs primaires. Plus déroutants qu’effrayants, ces freaks fringants aux têtes de cervidés et au corps anthropomorphes, nous ramènent à un système de références familier, et donc rassurant : celui de notre propre quotidien et de sa représentation. Les uns sirotent une tasse de thé avec une grâce aristocratique. Les autres posent devant nous avec une désinvolture toute calculée. Ces êtres hybrides, qui semble venir d’une réalité prallèle, semblent nous demander, avec une ingénuité déroutante, pourquoi diable sommes-nous si différents d’eux !

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Photos © 2020 Serendipity Studio pour artworks!

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vous aident à aller plus loin…

Interview réalisée avec Richard Roux-Giuge à la galerie Lou Babazouk, le 4 février 2020
Interview réalisée avec Valérie Cheno à la galerie Lou Babazouk, le 11 février 2020

Les galeries municipales dans nos archives…

Interview avec Valérie Cheno, sculpteur

Interview avec Valérie Cheno, sculpteur

Sculpteur niçoise est à l’affiche à la Galerie Lou Babazouk, Nice, jusqu’au 29 mars 2020 où elle présente sa toute dernière production intitulée « Hybrides » : une exposition qu’elle présente avec son ami artiste Richard Roux-Giuge.

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