Du 15 février au 26 mai 2020

Tous les jours du 10h00 à 18h00, sauf le lundi

Musée de la photographie Charles Nègre

1 Place Pierre Gautier – 06300 Nice

Jacques Borgetto au Musée de la photographie Charles Nègre à Nice, le 15 février 2020 | © 2020 Serendipity Studio pour artworks!

« L’écriture photographique se construit tout au long de la vie d’un photographe, par le biais de la musique, de la peinture, de la littérature… Toutes ces choses-là font qu’un moment donnée on appuie sur le bouton et qu’à la fin, quand on regarde le résultat. Et là, ça tient la route ! »

– Jacques Borgetto

Tout en s’appuyant sur les genres classiques du portrait et du paysage, jacques Borgetto pose un regard nouveau sur des contrées et des civilisations méconnues et il arrive à en livrer une vision intime.  Démonstration dans cette nouvelle exposition niçoise.

© Jacques-Borgetto

Le voyage est souvent à l’origine du travail photographique de Jacques Borgetto, photographe et voyageur « de long cours », dont la manière de procéder s’apparente à celle des explorateurs. Motivé d’abord par le désir de retracer le parcours de ses grands oncles italiens émigrés en Amérique latine, Borgetto n’a plus arrêté, depuis, de partir à la découverte de régions dont il s’est attaché à rendre compte de l’évolution au fil des années. Cela, en Argentine, au Chili, au Japon, au Tibet, en Afrique…, en allant au delà du voyage intérieur pour focaliser son attention sur les autres dont il cherche à comprendre et à intégrer la culture. Jacques Borgetto, avec son travail qui se construit pays par pays, crée son propre Atlas.

Tout en s’appuyant sur les genres classiques du portrait et du paysage, il pose un regard nouveau sur des contrées et des civilisations méconnues et il arrive à en livrer une vision intime. Les images, résultantes de ses rencontres, magnifient les lieux visités, leurs paysages, leur patrimoine et leur culture, sans pour autant vouloir occulter les tensions du contexte économique et politique.

Ainsi au Tibet, dont Borgetto montre la sérénité, le quotidien et le spirituel, les traditions persistantes et la modernité approchante, mais où l’immensité du ciel, si présente dans ses images, semble évoquer la question du territoire nié, telle une forme de résistance céleste.

Dans le sillage de Georges Bataille qui en 1947 parlait du « mystère du Tibet » et comme il est souvent le cas pour nous occidentaux, le Tibet représentait pour Borgetto depuis toujours un grand mystère et exerçait une grande attirance, sentiments nourris par ses lectures d’Alexandra David-Neel et de bien d’autres qui lui ont permis d’entrevoir la richesse et la singularité de cette civilisation.

Depuis 2007, il a parcouru le Tibet de nombreuses fois, au printemps, en hiver et à l’automne, à l’occasion de sept voyages d’une durée de cinq à six semaines, pendant les quels il partageait le quotidien des nomades des hauts plateaux et des moines. Si ces voyages ont toujours été pour lui une expérience spirituelle, ils lui ont permis également de découvrir un peuple exceptionnel, aujourd’hui menacé dans son identité.

Peu de traces des couleurs dans le Tibet de Borgetto qui, le plus souvent, choisit de travailler en noir et blanc, pour des images à la matière sensible, charbonneuses et contrastées, mystérieuses et à la fois denses d’informations. La couleur intervient depuis peu et surtout dans les paysages photographiés au printemps, comme pour souligner la douceur des prairies, des collines, la luminosité du ciel et l’harmonie des architectures.

Son noir et blanc semble vouloir exprimer la forte spiritualité du Tibet et, au même temps, la nostalgie pour un monde qui risque, au moins en apparence, de s’effacer lentement sous les contraintes.

Mais il semble également traduire la puissance de la pensée bouddhiste, pensée faite réalité, identifiée et identifiable en un pays, qui, seul, semble résister à la violence, aux turbulences et à la globalisation qui régissent le reste du monde.

Laura Serani
Directrice artistique et commissaire d’exposition de projets photographiques,
Présidente du jury des Treilles et auteur de nombreux ouvrages

Sources : Ville de Nice

«…Ça y est, je tiens mon cadre. Je le sens. Tout est en place. Mais il manque un petit élément. Cet élément-là, je vais l’attendre… »

– Jacques Borgetto

Crédit photo © 2022 Janaka Samarakoon | artWorks! Productions

Bio express

Originaire du Sambuco, petit village du Piémont (Italie), Jacques Borgetto est né à Paris. Très jeune, il se passionne pour la photographie, qui l’accompagnera dans chacun de ses voyages. Ce « Baudelaire de l’image », comme le qualifie le journaliste Alain Mingam, sillonne le monde et son époque, d’Europe en Amérique et d’Afrique en Asie, à la rencontre de ses semblables. Depuis 1975, son travail est régulièrement exposé en France et à l’étranger. 

Il est lauréat du Vienna International Photo Awards (VIPA) en 2012, et obtient plusieurs résidences d’artiste durant sa carrière. Ses œuvres sont présentes dans les collections permanentes de la Maison Européenne de la Photographie, à la Bibliothèque nationale de France et dans de nombreuses collections privées. Plusieurs publications lui sont consacrées dans la presse spécialisée.

Il est également l’auteur de huit ouvrages de photographie : L’homme et l’olivier (Éditions du Nol, 1984), Nous avons fait un très beau voyage (Éditions Filigranes, 2010), L’autre versant du monde (Éditions Filigranes, 2010) Terres foulées (Éditions Filigranes, 2011), Buenos Aires (Éditions be-pôles, 2013), Évanescence (Éditions Filigranes, 2016), Si près du ciel (Éditions Filigranes, 2017) et Ivresse de l’œil (Éditions Filigranes, 2019).

Jacques Borgetto vit et travaille à Paris

Sources : jacquesborgetto.fr

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Vernissage « Si près du ciel, le Tibet »

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